Au cimetière du Père Lachaise est enterré l’un des précurseurs du mouvement ésotérique en Europe, Allan Kardec. Encore aujourd’hui sa mémoire est toujours honorée, ses fidèles fleurissent encore sa tombe. Il est tout naturel de rencontrer des médiums, astrologues et autres sorciers hanter le célèbre cimetière. Bélial et Thomas s’étaient donc rendus à l’Est de Paris. Mon amant affectionne ce genre d’endroit. Il est vrai que pour nous autres les Vampires, les cimetières peuvent
s’avérer être très utiles pour se cacher ou pour se « ressourcer ». Bélial adore s’enivrer de l’aura que dégage les corps fraîchement enterrés, voir évoluer les feux follets. Mais ce qui lui plait en ces lieux infortunés ce sont les veuves éplorées. Les cimetières regorgent de nourriture des plus abondantes pour mon amour de vampire. Il lui arrive quelques fois de rester planquer derrière une tombe et d’épier les funérailles d’un pauvre homme. C’est la tristesse et le désarroi qu’éprouve alors l’épouse du défunt qui attire Bélial. La nuit tombée, il s’engouffre doucement dans la chambre de sa victime et s’immisce délicatement dans sa tête, jouant avec les souvenirs qu’elle a avec son ancien époux. C’est alors qu’il plonge sur son coup et se délecte de son sang. Il m’avait avouée que le sang d’une personne sous l’emprise de la mélancolie et l’amertume est incomparable. Le goût du nectar carmin n’en est que plus bouleversant. Certaines fois, Bélial arrive à revivre les souvenirs de ses victimes tout en s’abreuvant. Une expérience des plus saisissantes. Je ne suis pas pour ce genre de pratique. Je réprouve totalement ce manque total de respect envers la vie humaine et la tristesse d’avoir perdu un être cher… Encore un reste de mon ancienne vie de mortelle.